De nouveaux travaux de recherche montrent comment le Canada peut être concurrentiel dans une économie bas carbone

De nouvelles données montrent ce que le Canada peut faire pour faire face à la concurrence en matière d’investissements à faibles émissions de carbone

Toronto, ON – Le Canada doit prendre des mesures urgentes pour combler les lacunes en matière d’incitation à l’investissement dans les technologies à faible émission de carbone. Nous risquons de passer à côté d’opportunités importantes parce que nos incitations à l’investissement ne sont pas assez compétitives face aux États-Unis.

C’est la conclusion d’une nouvelle modélisation publiée aujourd’hui dans un document de travail rédigé par Clean Prosperity et l’Accélérateur de Transition.

Ce document de travail est la première tentative de montrer la valeur monétaire des incitations offertes par les gouvernements canadien et américain pour les investissements dans les technologies à faible émission de carbone. Ce rapport examine sept technologies clés, notamment les véhicules électriques, l’énergie solaire, l’hydrogène, la capture du dioxyde de carbone dans l’air, les carburants d’aviation durables et la capture et le stockage du carbone.

« Par rapport aux États-Unis, le Canada n’est pas encore une destination compétitive pour les investissements à faible teneur en carbone », a déclaré Michael Bernstein, directeur exécutif de Clean Prosperity et co-auteur du document de travail.

« C’est comme si le Canada offrait aux entreprises un billet d’autocar avec la possibilité d’un surclassement, alors que les Américains leur proposent de les envoyer directement en première classe. Mais il y a des mesures stratégiques que nous pouvons prendre pour corriger cela. »

En août dernier, la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) a introduit des subventions massives pour un large éventail de technologies à faible émission de carbone, principalement sous la forme de crédits d’impôt à la production. Le Canada a introduit ses propres incitations en réponse, mais jusqu’à présent, ces mesures ne suffisent pas à rendre le Canada aussi attrayant en tant que destination d’investissement.

Cependant, « Il y a là une opportunité dont le Canada peut tirer parti. Avec une politique industrielle intelligente pour répondre à l’IRA, le Canada peut rester compétitif et développer une économie prospère à faible émission de carbone », déclare le co-auteur et directeur de recherche de l’Accélérateur de Transition, Bentley Allan.

Le document de travail recommande au gouvernement fédéral d’introduire de nouvelles mesures dans le budget 2023 pour améliorer la compétitivité du Canada en tant que destination pour les investissements à faible émission de carbone, à savoir :

  • Les contrats carbones sur la différence, une sorte de police d’assurance sur la valeur future des crédits carbone qui donnera aux entreprises la confiance nécessaire pour faire de gros investissements de décarbonisation.
  • Un soutien financier stratégique pour les industries où le Canada peut être mondialement compétitif et générer des avantages économiques importants, de bons emplois et une valeur ajoutée manufacturière.


Ci-dessous :
Comment les mesures spécifiques proposées par Clean Prosperity et l’Accélérateur de Transition pourraient aider à combler l’écart d’incitation entre le Canada et les États-Unis.

 

Comment les contrats sur la différence pourraient stimuler l’hydrogène bleu

L’un des secteurs examinés dans le document de travail est la production d’hydrogène bleu, qui peut être produit avec de faibles émissions de gaz à effet de serre et constitue un carburant abordable et sans émissions pour les camions de transport, les trains, les navires et les avions.

Les crédits d’impôt de l’IRA valent environ un dollar par kilogramme d’hydrogène. Au Canada, les crédits d’impôt à l’investissement ne représentent qu’une subvention d’environ neuf cents par kilogramme – dans le meilleur des cas, lorsque les entreprises sont autorisées à bénéficier de crédits d’impôt distincts pour le captage du carbone et la production d’hydrogène.

Une infrastructure d’hydrogène bleu en Alberta, par exemple, pourrait devenir une proposition d’investissement concurrentielle si le gouvernement fédéral garantit la valeur future des crédits de carbone de cette infrastructure au moyen d’un contrat sur la différence de carbone.

Avec un contrat sur la différence pour soutenir la valeur de ses crédits de carbone, les revenus annuels garantis de l’installation en l’Alberta passeraient de 0,09 $/kgH2 à $1.05/kgH2 :

Revenu annuel moyen par mesure incitative pour les installations d’hydrogène bleu en Alberta et au Texas, 2023-2032 (en dollars canadiens)

 

Soutiens financier stratégiques : où les appliquer ?

En plus des contrats carbone sur la différence, le document de travail recommande que le gouvernement fédéral fournisse un soutien ciblé dans les domaines où le Canada a un avantage stratégique.

Il s’agit d’industries où le Canada pourrait être concurrentiel à l’échelle mondiale et générer des avantages économiques importants, de bons emplois et une valeur ajoutée manufacturière. En voici quelques exemples :

  • La capture du dioxyde de carbone dans l’air : Un crédit d’impôt à la production pour le captage direct de dioxyde de carbone dans l’air pourrait aider à lancer une nouvelle industrie qui sera essentielle pour atteindre nos objectifs climatiques, tout en générant une croissance économique propre.
  • Les véhicules électriques : Le gouvernement pourrait accomplir l’ambition du Canada en créant une chaîne de valeur complète, des mines à la mobilité, en complétant les investissements déjà existants dans la production de VE par des nouvelles incitations à l’exploitation minière des minéraux critiques en amont, ainsi qu’aux traitements chimiques en milieu de chaîne.
  • Les carburants d’aviation durables : Avec un soutien public supplémentaire, le Canada dispose des ressources et de l’expertise nécessaires pour développer une importante industrie des carburants d’aviation durables, ce qui pourrait générer des avantages économiques dans les communautés rurales du pays.

 

Lire le document de travail
Créer un avantage canadien : des politiques publiques pour aider le Canada à faire face à la concurrence en termes d’investissements à faibles émissions de carbone

À propos de Clean Prosperity
Clean Prosperity est une organisation canadienne de politique climatique. Nous préconisons des solutions climatiques pratiques qui réduisent les émissions et font croître l’économie. Plus d’information sur CleanProsperity.ca.

À propos de L’Accélérateur de Transition
L’Accélérateur de Transition est une organisation pancanadienne qui s’efforce d’identifier et de faire progresser des trajectoires viables pour atteindre les objectifs climatiques 2050. Plus d’information sur TransitionAccelerator.ca.

 

À propos des auteurs

Bentley Allan PhD, est directeur de recherche à l’Accélérateur de Transition, ainsi que professeur agrégé de sciences politiques à l’Université Johns Hopkins.

Michael Bernstein est directeur exécutif de Clean Prosperity et économiste de formation.

Contact : communications@transitionaccelerator.ca

Lectures connexes

Share

Share this link via
or copy link