Selon une étude, opter pour les thermopompes au lieu des climatiseurs permettrait de réduire les émissions canadiennes et de diminuer les coûts énergétiques de plusieurs milliards de dollars

Un nouveau rapport de l’Alliance pour la décarbonation du bâtiment, de l’Institut climatique du Canada, d’Efficacité énergétique Canada et de l’Institut Greenhouse montre que les Canadiens sont en train de se priver d’une énorme opportunité de réduire leurs émissions liées au chauffage domestique et d’économiser des milliards sur leurs factures d’énergie.

Le besoin de températures plus fraîches et de climatisation devient une question de vie ou de mort au Canada. Le dôme de chaleur de 2021 en Colombie-Britannique est l’événement météorologique le plus meurtrier de l’histoire du Canada, et après le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial avec des températures atteignant plus de 40 degrés en Colombie-Britannique en août, il n’est pas surprenant que près de 7 000 Canadiens installent un système de climatisation central dans leur maison chaque semaine.

Ce faisant, ils passent à côté d’une formidable occasion de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et d’économiser sur leurs factures d’énergie tout en améliorant leur qualité de vie. Selon le rapport Thermopompes : Un vent frais sur le chauffage, ces mêmes consommateurs économiseraient collectivement 10,4 milliards $ CA sur leurs factures d’énergie et réduiraient les émissions dues au chauffage domestique de 19,6 millions de tonnes d’ici à 2035 s’ils installaient des thermopompes plutôt que des climatiseurs, tout en bénéficiant des mêmes avantages en termes de climatisation et de rafraîchissement.

Les climatiseurs et les thermopompes fonctionnent essentiellement de la même manière : ils refroidissent les pièces en déplaçant la chaleur d’un endroit vers un autre. En revanche, les climatiseurs ne déplacent la chaleur que dans un sens, de l’intérieur vers l’extérieur, alors que les thermopompes sont également conçues pour inverser le sens de circulation et apporter la chaleur à l’intérieur, ce qui en fait une solution à la fois pour le chauffage pendant les mois d’hiver les plus froids et pour le rafraîchissement lorsque les températures grimpent en été. En outre, comme elles déplacent la chaleur au lieu de la créer, elles sont incroyablement efficaces pour chauffer les maisons, ce qui se solderait par des économies d’énergie annuelles de 349 $ CA pour la maison canadienne moyenne d’ici à 2030, et bien plus encore pour les ménages utilisant des sources d’énergie coûteuses comme la résistance électrique ou le mazout.

Étant donné que les climatiseurs ne sont généralement remplacés que lorsqu’ils tombent en panne, 7 000 foyers canadiens sont donc privés chaque semaine de tous les avantages des thermopompes pour les décennies à venir. Le rapport Thermopompes : Un vent frais sur le chauffage explore un éventail d’options politiques à tous les échelons de gouvernement afin de transformer ce défi en une opportunité importante, y compris en implémentant des réglementations intelligentes, des codes de construction mis à jour et des incitations ciblées. Ces mesures profiteraient aux fabricants, distributeurs et entrepreneurs en CVC, tout en aidant les Canadiens à s’adapter à des températures de plus en plus extrêmes.

La différence entre un climatiseur et une thermopompe est minime, mais les avantages d’un tel changement sont considérables. En encourageant le passage aux thermopompes, les décideurs politiques peuvent débloquer des milliards de dollars d’avantages nets, tout en réalisant des progrès majeurs vers une économie carboneutre.

« Alors que les ménages de tout le pays cherchent des moyens de s'adapter aux chaleurs estivales de plus en plus dangereuses, ce rapport montre comment nous pouvons transformer un sérieux problème en une formidable opportunité. Encourager l'installation de thermopompes plutôt que de climatiseurs est une mesure que nous pouvons prendre sans regret dès aujourd'hui et qui permettra aux Canadiens d'économiser des milliards de dollars en coûts énergétiques tout en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre de plusieurs millions de tonnes. »

Bryan Flannigan, Directeur exécutif, Alliance pour la décarbonation des bâtiments

« Comme le montre cette analyse, les thermopompes permettent de climatiser et rafraichir à moindre coût les personnes vivant au Canada. Alors que les étés sont de plus en plus longs et chauds dans tout le pays, l'accès à la climatisation devient essentiel et peut sauver des vies. L'adoption généralisée des thermopompes peut aider les ménages à s'adapter aux effets du changement climatique sans augmenter les émissions. »

Sarah Miller, Cheffe de projet, Adaptation, Institut climatique du Canada

« Ce rapport s'ajoute au nombre croissant de recherches montrant le rôle intégral que jouent les thermopompes pour la transition du Canada vers la carboneutralité. L'adoption généralisée des thermopompes peut permettre aux Canadiens d'économiser collectivement des milliards de dollars tout en réduisant les émissions liées au chauffage résidentiel de millions de tonnes. Pour débloquer ces économies, le gouvernement fédéral doit renforcer les incitations et exiger que toutes les nouvelles ventes de climatiseurs se portent sur des thermopompes. »

Brendan Haley, Directeur des recherches en politiques, Efficacité énergétique Canada

« Trop de Canadiens sont encombrés de climatiseurs centraux unidirectionnels qui restent inutilisés la moitié de l'année. Les thermopompes bidirectionnelles peuvent à la fois rafraîchir les familles en été et contribuer à chauffer les maisons en hiver. L'installation de thermopompes au lieu de climatiseurs centraux améliorera le confort, permettra d'économiser de l'argent et réduira les factures. C'est une solution gagnante sur tous les tableaux pour les familles canadiennes. »

Alexander Gard-Murray, Directeur, Greenhouse Institute

Contact

Peter Hemminger
Directeur intérimaire de la communication et de la mobilisation des connaissances
L’Accélérateur de transition
(403) 710-5119
phemminger@transitionaccelerator.ca

À propos de l’Alliance pour la décarbonation des bâtiments :

En tant qu’initiative de l’Accélérateur de transition, l’Alliance pour la décarbonation des bâtiments est une coalition intersectorielle qui œuvre pour inspirer et informer l’industrie et le leadership gouvernemental, pour accélérer les transformations du marché, ainsi que pour contribuer à mettre le secteur du bâtiment sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions. Nous organisons des conversations, menons des recherches inédites et identifions les obstacles structurels qui ralentissent l’électrification. Nous travaillons par la suite avec nos partenaires pour les surmonter.

À propos de l’Institut climatique du Canada :

L’Institut climatique du Canada est le principal organisme canadien de recherche sur les politiques relatives aux changements climatiques. Nous produisons des études rigoureuses et formulons des recommandations fondées sur des données probantes pour faire avancer la question de la résilience climatique, montrer la voie vers la carboneutralité et favoriser la prospérité à long terme. Nous tirons notre force de notre indépendance, de la diversité et de la richesse de notre personnel, de notre conseil d’administration et de nos conseillers – dans des domaines allant de la lutte contre les changements climatiques à l’adaptation à ces changements, en passant par la croissance propre – ainsi que de la pluralité des parties prenantes et des détenteurs de droits avec lesquels nous coopérons dans le cadre de nos recherches.

À propos d’Efficacité énergétique Canada :

Efficacité énergétique Canada est le porte-parole national d’une économie énergétiquement efficace. Nous envisageons un avenir où le Canada utilise le plein potentiel de l’efficacité énergétique, ce qui implique une maximisation des avantages de l’efficacité énergétique en vue d’obtenir un environnement durable, une économie productive et une société juste et équitable. Les locaux d’Efficacité énergétique Canada sont situés au Centre de recherche sur l’énergie durable de l’Université Carleton, qui est établi sur les territoires traditionnels non cédés de la nation algonquine.

À propos de Greenhouse :

Greenhouse est un institut de recherche indépendant qui se consacre à la recherche et à la promotion de solutions innovantes à la crise climatique. Nous combinons analyse statistique, modélisation informatique et engagement communautaire pour élaborer des politiques pragmatiques qui réduisent les émissions tout en augmentant la prospérité.

De nouveaux travaux de recherche montrent comment le Canada peut être concurrentiel dans une économie bas carbone

De nouvelles données montrent ce que le Canada peut faire pour faire face à la concurrence en matière d’investissements à faibles émissions de carbone

Toronto, ON – Le Canada doit prendre des mesures urgentes pour combler les lacunes en matière d’incitation à l’investissement dans les technologies à faible émission de carbone. Nous risquons de passer à côté d’opportunités importantes parce que nos incitations à l’investissement ne sont pas assez compétitives face aux États-Unis.

C’est la conclusion d’une nouvelle modélisation publiée aujourd’hui dans un document de travail rédigé par Clean Prosperity et l’Accélérateur de Transition.

Ce document de travail est la première tentative de montrer la valeur monétaire des incitations offertes par les gouvernements canadien et américain pour les investissements dans les technologies à faible émission de carbone. Ce rapport examine sept technologies clés, notamment les véhicules électriques, l’énergie solaire, l’hydrogène, la capture du dioxyde de carbone dans l’air, les carburants d’aviation durables et la capture et le stockage du carbone.

« Par rapport aux États-Unis, le Canada n’est pas encore une destination compétitive pour les investissements à faible teneur en carbone », a déclaré Michael Bernstein, directeur exécutif de Clean Prosperity et co-auteur du document de travail.

« C’est comme si le Canada offrait aux entreprises un billet d’autocar avec la possibilité d’un surclassement, alors que les Américains leur proposent de les envoyer directement en première classe. Mais il y a des mesures stratégiques que nous pouvons prendre pour corriger cela. »

En août dernier, la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) a introduit des subventions massives pour un large éventail de technologies à faible émission de carbone, principalement sous la forme de crédits d’impôt à la production. Le Canada a introduit ses propres incitations en réponse, mais jusqu’à présent, ces mesures ne suffisent pas à rendre le Canada aussi attrayant en tant que destination d’investissement.

Cependant, « Il y a là une opportunité dont le Canada peut tirer parti. Avec une politique industrielle intelligente pour répondre à l’IRA, le Canada peut rester compétitif et développer une économie prospère à faible émission de carbone », déclare le co-auteur et directeur de recherche de l’Accélérateur de Transition, Bentley Allan.

Le document de travail recommande au gouvernement fédéral d’introduire de nouvelles mesures dans le budget 2023 pour améliorer la compétitivité du Canada en tant que destination pour les investissements à faible émission de carbone, à savoir :

  • Les contrats carbones sur la différence, une sorte de police d’assurance sur la valeur future des crédits carbone qui donnera aux entreprises la confiance nécessaire pour faire de gros investissements de décarbonisation.
  • Un soutien financier stratégique pour les industries où le Canada peut être mondialement compétitif et générer des avantages économiques importants, de bons emplois et une valeur ajoutée manufacturière.


Ci-dessous :
Comment les mesures spécifiques proposées par Clean Prosperity et l’Accélérateur de Transition pourraient aider à combler l’écart d’incitation entre le Canada et les États-Unis.

 

Comment les contrats sur la différence pourraient stimuler l’hydrogène bleu

L’un des secteurs examinés dans le document de travail est la production d’hydrogène bleu, qui peut être produit avec de faibles émissions de gaz à effet de serre et constitue un carburant abordable et sans émissions pour les camions de transport, les trains, les navires et les avions.

Les crédits d’impôt de l’IRA valent environ un dollar par kilogramme d’hydrogène. Au Canada, les crédits d’impôt à l’investissement ne représentent qu’une subvention d’environ neuf cents par kilogramme – dans le meilleur des cas, lorsque les entreprises sont autorisées à bénéficier de crédits d’impôt distincts pour le captage du carbone et la production d’hydrogène.

Une infrastructure d’hydrogène bleu en Alberta, par exemple, pourrait devenir une proposition d’investissement concurrentielle si le gouvernement fédéral garantit la valeur future des crédits de carbone de cette infrastructure au moyen d’un contrat sur la différence de carbone.

Avec un contrat sur la différence pour soutenir la valeur de ses crédits de carbone, les revenus annuels garantis de l’installation en l’Alberta passeraient de 0,09 $/kgH2 à $1.05/kgH2 :

Revenu annuel moyen par mesure incitative pour les installations d’hydrogène bleu en Alberta et au Texas, 2023-2032 (en dollars canadiens)

 

Soutiens financier stratégiques : où les appliquer ?

En plus des contrats carbone sur la différence, le document de travail recommande que le gouvernement fédéral fournisse un soutien ciblé dans les domaines où le Canada a un avantage stratégique.

Il s’agit d’industries où le Canada pourrait être concurrentiel à l’échelle mondiale et générer des avantages économiques importants, de bons emplois et une valeur ajoutée manufacturière. En voici quelques exemples :

  • La capture du dioxyde de carbone dans l’air : Un crédit d’impôt à la production pour le captage direct de dioxyde de carbone dans l’air pourrait aider à lancer une nouvelle industrie qui sera essentielle pour atteindre nos objectifs climatiques, tout en générant une croissance économique propre.
  • Les véhicules électriques : Le gouvernement pourrait accomplir l’ambition du Canada en créant une chaîne de valeur complète, des mines à la mobilité, en complétant les investissements déjà existants dans la production de VE par des nouvelles incitations à l’exploitation minière des minéraux critiques en amont, ainsi qu’aux traitements chimiques en milieu de chaîne.
  • Les carburants d’aviation durables : Avec un soutien public supplémentaire, le Canada dispose des ressources et de l’expertise nécessaires pour développer une importante industrie des carburants d’aviation durables, ce qui pourrait générer des avantages économiques dans les communautés rurales du pays.

 

Lire le document de travail
Créer un avantage canadien : des politiques publiques pour aider le Canada à faire face à la concurrence en termes d’investissements à faibles émissions de carbone

Un nouveau rapport recommande un changement de paradigme dans l’approche de la lutte contre le changement climatique

Ottawa, ON – Un nouveau rapport intitulé « Pathways to Net Zero: A Decision Support Tool » (Trajectoires vers la carboneutralité : un outil d’aide à la décision) qui vient d’être publié par l’Accélérateur de Transition, fournit un outil d’aide à la décision pour les décideurs politiques et les investisseurs afin de prendre des décisions en matière de politique climatique et d’investissement. Le rapport souligne la nécessité d’un changement de paradigme dans l’approche de la lutte contre le changement climatique et de la réduction à la carboneutralité des émissions de gaz à effet de serre. Le rapport évalue les différentes voies menant à l’absence totale d’émissions pour huit secteurs critiques et attribue aux technologies et aux approches une désignation verte, jaune ou rouge en fonction de leur viabilité. Le rapport recommande que les politiques gouvernementales se concentrent sur l’accélération de la transformation des systèmes et des secteurs qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre tout en offrant d’autres avantages à la société, plutôt que sur la réduction progressive des émissions au coût le plus bas par tonne d’ici une date spécifique. Le rapport invite les décideurs politiques et les investisseurs à donner la priorité à la décarbonisation des secteurs dans lesquels des technologies et des approches nettes zéro sont déjà disponibles, comme la décarbonation de l’électricité, l’accélération du déploiement des véhicules électriques et les rénovations massives des bâtiments. Le rapport identifie l’électricité décarbonée, les carburants à faible teneur en carbone comme l’hydrogène et les biocarburants, le captage et le stockage du carbone, les solutions à émissions négatives et les changements radicaux dans les technologies, les modèles d’entreprise et les pratiques sociales dans les secteurs d’utilisation finale comme des éléments essentiels du futur système d’énergie propre du Canada.

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